On entend souvent parler de quenelle à la télé, à la radio, sur les internets et les médias en ce moment, et vous vous posez sûrement cette question existentielle : mais quelle est l’histoire de la quenelle ? Ce mets si délicieux, qui ravit petits et grands depuis toujours, est en effet à la une des journaux ces temps-ci parce qu’il paraîtrait que Manuel V. notre vénérable chef de la milice force publique, ne digèrerait pas le boudin blanc à Noël. Ainsi notre quenelle nationale est en passe de devenir le mets des fêtes.
Ainsi, comme je suis un mec très sympathique, je vais vous conter ici toute la vérité sur la quenelle. Quelles sont ses origines ? Quel goût possède la quenelle ? Comment fabrique-t-ton la quenelle ? Et puis Paul-Emile le grand amateur de salut hi… euh de quenelle ! Bref, approchez Mesdames et Messieurs, entrez dans le temple de la gastronomie et du bon goût franco-français.
Disclaimer : humour noir nécessaire, chemise brune s’abstenir.
Origine de la quenelle
La quenelle, que Dieu a donné d’abord aux Lyonnais, s’apparente à la famille des saucisses, elle-même issue d’une longue tradition charcutière, donc avec du porc, il ne faut pas se le cacher. La quenelle au poisson, quant à elle, est plutôt appelée la quenelle marine. On l’appelle aussi turlute du borgne dans certaines contrées reculées n’ayant découvert la quenelle que très récemment. Les pauvres.
Mais ça a quel goût une quenelle ? Et ça se digère bien ?
On dit que parfois la quenelle a un goût de fumé, de fumet, voire de réchauffé, elle se sert depuis quelque temps avec une sauce brune. Il n’existe pas, par contre, de quenelle bi-goût. Pas comme le malabar, gai comme un pinson, car deux quenelles du même bord n’ont pas le droit aux plaisirs seau d’eau mythe de Sisyphe.
Toutefois, la quenelle reste très facile à digérer pour les simples d’esprits. Attention cependant à ne pas la servir avec du boudin antillais, cela peut donner des spasmes et un reflux gastrique. L’abus de quenelle peut aussi nuire au jugement, car une réaction chimique due à la panure contenue dans la quenelle provoque une fermentation qui monte au cerveau : c’est alors l’ivresse de la quenelle. Il paraîtrait que plusieurs millions de personnes en auraient même péri au siècle dernier. Révisons notre histoire.
Recette de la quenelle
Pour fabriquer la quenelle, c’est très simple, vous prenez deux ou trois idiots congénitaux (et pas quand j’ai trop bu) un peu dans la panade. Car oui la panade est la clé d’une bonne recette de quenelle. Vous malaxez, remuez ce cocktail – l’on est parfois tenté d’interdire ce terme primesautier – et laissez cuire à feu doux. Si possible près de la cheminée en chantonnant « J’entends siffler le train » quelque peu nostalgique du troisième r des Trente Glorieuses.
Pour le service, ne pas oublier la poche à douille et à nouille, ainsi que le gourdin. Il existe même une tradition de servir la quenelle à un troupeau de moutons décérébrés. Cela marche aussi pour la quenelle à la volaille de forêt, car « scions sion du bois pour la mère de Nicolas ».
Paul-Emile sur la quenelle
Victor relançât le Paul-Emile, en son temps un grand amateur de quenelle. Pour lui ce fut un tel plaisir culinaire, et cul lit noire, qu’il en pensât la faire interdire. Car «Dieu m’a donné le foie» et la quenelle se dit-il. Oh fais ton lit, tous les chemins de la quenelle mènent au Rhum, la bible des mécréants, buveurs de litrons et mangeurs de cochonaille. « En cas de panne de coran, Tora ! Tora ! Tora ! pas le choix que de manger de la quenelle ! » s’exclama Victor.
Mais comme on dit chez nous, la quenelle c’est bon mangez-en. Mais pas trop, vous friserez l’indigestion sinon.
Crédit photo : la quenelle, la vraie